Personne s'étirant au travail

La procrastination

Une des problématiques auxquelles nous nous trouvons confrontés dans la gestion de notre temps est la procrastination. Double effet négatif de cette tendance à reporter : non seulement ce n’est pas fait mais en plus nous avons un sentiment de faiblesse et de frustration.

Qu’est-ce que la procrastination ?

C’est la tendance à remettre à plus tard, demain, un jour peut-être, une prise de décision ou l’exécution d’une tâche. Souvent associée à de la paresse, à l’envie d’esquiver l’effort ou au manque de discipline, les procrastinateurs sont perçus comme des personnes au caractère faible et il en résulte une baisse de l’estime de soi.

 

… Mais c’est un peu plus compliqué que cela

Derrière cette tendance à ne pas faire se cachent des mécanismes psychologiques. Procrastiner est en réalité une stratégie inconsciente de protection, qu’on pourrait résumer par : « dans le doute, s’abstenir ». Cette manière d’être et de penser qui nous empêche d’avancer, trouve ses racines dans cinq peurs profondes :

  • La peur de l’échec : lorsque nous pensons que notre valeur personnelle est égale à celle de nos capacités, de nos performances et donc nos résultats. Si vous avez tendance à être perfectionniste, procrastiner vous permet de fuir les attentes irréalisables
  • La peur du succès : lorsque nous associons la réussite à des responsabilités ou des engagements que nous ne sommes pas prêts à assumer. Le succès peut aussi être associé au risque de perdre sa zone de confort au sein de son environnement proche (peur de susciter la jalousie, de faire sentir ses amis ou ses proches diminués fac à notre réussite)
  • La peur de perdre son autonomie : lorsque nous avons besoin de posséder le pouvoir de toujours décider indépendamment de la demande de l’environnement, tout en évitant une confrontation
  • La peur relationnelle : de la séparation (lorsque nous avons besoin de nous sentir constamment aidés et soutenus) ou de l’intimité : lorsque nous avons besoin de garder une distance de sécurité ‘émotionnelle’, ne pas prendre d’engagement permet réduire l’attente de l’autre
  • La peur de notre relation au temps : avoir une relation paisible avec le temps signifie accepter le temps qui passe. Lorsque nous voulons éviter cela, soit nous vivons comme si le temps d’existait pas (ce qui rend difficile de prendre de bonnes décisions pour le futur) soit nous restons coincés dans le passé (ce qui empêche de vivre pleinement le présent)

 

Tout va bien, nous pouvons vaincre la procrastination

A présent que vous comprenez mieux ce qui se passe, vous pouvez travailler quatre axes d’amélioration.

  • Reprendre confiance en votre capacité à réussir

Observez les domaines dans lesquels vous n’avez pas ce souci de procrastination. Quelles sont ces activités que vous faites avec plaisir et que vous ne reportez jamais ? Qu’observez-vous dans votre réaction émotive, vos pensées entre ce que vous procrastinez et ce que vous accomplissez ? maintenant vous pouvez transposer ! en quelque sorte vous allez chercher vos sources de motivation !

  • Soignez votre aversion à passer à l’action

Reprenez contact avec votre corps, la déconnexion entre le corps et l’esprit renforce cette croyance que le processus sera difficile ou le résultat désagréable. Comment ? 1/Accordez-vous des  pauses, pendant lesquelles vous faites une activité qui vous amuse en compagnie de quelqu’un que vous appréciez. 2/ libérez de l’espace mental pendant un temps hebdomadaire en dehors de toutes technologie et surinformation 3/ Respirez, en pleine conscience

  • Choisir et atteindre un objectif 

Votre façon de fixer vos objectifs doit vous amener au succès et non pas à la frustration. Pour cela, faites en sorte que votre objectif soit

  • Observable (vous et votre entourage) et donc défini par une action vérifiable
  • Spécifique car s’il est trop vague, on ne commence jamais)
  • Décomposé en petits pas afin de rester focus sur des actions moins ambitieuses, réaliste sur le temps nécessaire et de réduire la pression
  • Avec un premier pas en moins de 5 min : vous ne laissez ainsi pas le temps au perfectionnisme ni de place à la pression.

Pour maximiser vos chances, commencez par un objectif réalisable en une semaine. Travaillez avec des créneaux de 15 min et concentrez-vous sur un seul pas à la fois. Facilitez vous la vie en prêtant attention à l’environnement dans lequel vous travaillez mais n’attendez pas de réunir toutes les conditions pour démarrer.

A la fin de votre semaine, observez vos réalisations : célébrez chaque progrès, et améliorez ce qui vous a manqué. Ce fonctionnement vous permet d’identifier vos freins, vos astuces et les pièges à éviter. Dans cet état d’esprit, vous allez avancer sereinement car peu importe le résultat, vous aurez avancé et appris.

  • Optez pour des bonnes habitudes dans la planification

Pour commencer, planifiez mais attention : pas besoin de perfection, car il vous faut passer de la planification à l’exécution. Si vous tombez dans le piège du perfectionnisme, la planification se transformera en frustration au lieu d’être une aide. Pour cela, je vous conseille de planifier selon ce que vous pouvez faire et non pas ce que vous devriez faire.

Ensuite, utilisez la méthode de non-programmation qui consiste à placer les taches après exécution. Pour cela, inscrivez d’abord dans votre agenda ce qui est incompressible : toutes vos contraintes, vos routines, vos temps de famille, vos temps pour vous, vos temps de repos et de sommeil. Quelle est votre réaction en regardant ce qui vous attend : stress / anxiété ou envie/enthousiasme ? cela vous donne une indication sur votre état d’esprit.

Maintenant, combien de temps vous reste-t-il pour vous consacrer à votre objectif ? sachez que vous n’allez pas utiliser 100%m de ce temps : c’est physiologiquement impossible ! c’est juste pour que vous puissiez visualiser le temps disponible.

Dès que vous avez consacré un bloc de 15 à 30 min (maximum) à votre objectif, placez dans le planning : ainsi vous fonctionnez en mode réussite (je suis satisfait de ce que j’ai fait) et non pas en mode regret (ce que j’ai prévu et pas réussi à atteindre)

 

 

Juliette Eugénie

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